mardi 19 mai 2015

Touchée par les fées de Marie Desplechin

Seule sur scène, Ariane Ascaride raconte ses premières années. Récit qu'elle fit au départ à l'amie écrivain Marie Desplechin. Laquelle a mis ses mots sur les souvenirs de la comédienne. Et l'on a la jubilante surprise de voir l'interprète des films de Robert Guédigian et de quelques autres cinéastes dire, chanter et danser les jours anciens. La figure majeure de son enfance est - qui s'en étonnera? - son père : un coiffeur marseillais d'origine napolitaine qui jouait et mettait en scène avec une troupe d'amateurs issus de la résistance des joyaux du répertoire. Sa fille fit ses débuts en cette chaleureuse compagnie. Ignorant évidement les dessous sanglants du stalinisme, le paternel était un chaud partisan du petit père du peuple.La tendresse pour les gens du quotidien d'Ariane Ascaride devenue une interprète à succès trouve, on peut le supposer, son origine dans l'éducation donnée par ce père militant. Une autre personnalité qui marqua sa jeunesse fut Rudolph Nouréev. Une photo montre cet être hors norme qui ne serrait jamais les mains mais offrait des fleurs à tous ceux que son apparition mettaient en joie. A l'extrême bord gauche du cliché une menotte se tend. Celle de la petite Ariane à qui cette découverte fait pousser des cris de ravissement. Il est piquant que ce soit Thierry Thieû Niang, un autre danseur et chorégraphe, qui assure la mise en scène du spectacle. Ceux qui connaissent le travail de cet artiste sans frontière - qui collabora à des mises en scène de Patrice Chéreau, de François Rancillac, de Pier Lamandé, de tant d'autres - connaissent son talent à pousser chanteurs, acteurs et non professionnels au meilleur d'eux mêmes. On quitte cette "petite ode au théâtre et à la vie" comme l'écrit Marie Desplechin littéralement charmé. Jusqu'au 17 Mai Théâtre de l'Aquarium,du 27 au 30 mai Théâtre du Gymnase Marseille tel 04 91 24 35 24

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